L'Avent signifie l'avènement, l'arrivée de Celui qui va nous sauver. Quel beau nom pour désigner l'attente de ce jour béni où un tout petit enfant va nous aimer grandement.
Et pourtant... L'Avent résonne plutôt comme cette période avant Noël où l'on tente de planifier les vacances des uns et des autres, où les devantures des magasins se parent de leurs plus beaux atouts pour nous inciter à ouvrir leurs portes et où tout nous incite à plus de consommation...
En tant que chrétiens, un petit carnet de route pour vivre notre Avent n'est pas facile à déterminer. Autant lors du Carême, nous savons que nous sommes appelés à jeûner, partager et faire pénitence, alors que pendant l'Avent, nous peinons à déployer ce temps de manière profonde et vraie.
Dans son livre sur la Gratitude - Puissance de la gratitude : vers la vraie joie -, le Père Pascal Ide parle de passer de "la consommation à la contemplation". C'est en fait grandir dans ce qu'on appelle la sobriété heureuse. Cette notion de sobriété heureuse pourrait être un fil rouge pour cet Avent. Mais par quels moyens convertir nos cœurs ? Comment les faire passer d'une attitude souvent consumériste à un élan du cœur plus simple et plus joyeux ? Comment ressentir et vivre cette joie si dépourvue de tout artifice que Marie, Joseph et Jésus laissent rayonner dans la crèche ?
L'image de la Crèche dessine les traits de cette sobriété heureuse. La crèche est vivante, elle parle à nos sens. L'odeur de la paille, le calme de Marie, autant d'images qui rejoignent notre cœur. En faisant appel à certains de ces sens, des décisions concrètes peuvent émerger pour grandir dans cette sobriété.
La vue de cet enfant, l'émerveillement qui en découle face à sa beauté et celle rayonnante de Marie. L'ouïe en écoutant le calme, les sons, la mélodie des anges, les cloches des bergers qui accourent. Le goût en pensant à ce repas simple dans une étable que Marie et Joseph ont partagé. Enfin, le toucher ; cet enfant blotti dans les bras de sa mère ou encore emmailloté et paisible.
Quatre sens qui pourraient correspondre à quatre décisions concrètes pour grandir dans la sobriété heureuse pour une joie ressentie, expérimentée et enracinée le jour de Noël.
Concernant le premier moyen concret d'avancer, tournons nous vers la vue. La vue fait appel à la gratitude. Elle "unifie intérieurement, nous transforme, transforme le lien, et ultimement nous unie à Dieu" explique le Père Pascal Ide dans une interview donnée à l'occasion de la sortie de son livre. Il ajoute "elle est de loin l'attitude la plus puissante et qui rend le plus heureux". Osons grandir dans cette gratitude transformée par notre regard sur le monde.
Le deuxième moyen est en lien avec l'ouïe. Écoutons le Christ nous parler. Choisissons un temps de prière auquel nous nous fixons. Nous verrons les fruits, c'est certain et le Seigneur parlera à notre cœur.
Troisième décision reliée au goût. Dans la lumière de Laudato Si, choisissons de renoncer à la surconsommation. Regardons quels peuvent être nos petites addictions, nos habitudes alimentaires, vestimentaires, ou encore nos temps trop longs sur nos écrans pour pouvoir mieux user de ces multiples biens.
Enfin, le toucher. Pourquoi ne pas choisir une œuvre de miséricorde pour cet Avent. Visiter une personne âgée, écrire une lettre à un proche qui souffre etc.
Surtout ne nous laissons pas décourager par ceux qui sont sur tous les fronts. Notre œuvre de miséricorde, si petite soit-elle, consolera le cœur de Jésus. Que les personnes que nous visitions prennent le visage du Christ sauveur !
En Avant ! En grandissant dans la gratitude, la prière, les petits renoncements, et l'aide aux plus fragiles, notre cœur sera prêt, simple, joyeux, d'une sobriété toute heureuse le jour de Noël !
Oh Priscille que c'est beau ce que tu dis. Je partage la même foi et me désole de voir que le monde oublie ce qu'est l'avent.