A notre invitation, Jean-Marin et Emmanuelle, parents d’une famille pour le moins originale, nous racontent leur histoire.
Emmanuelle, Jean-Marin, qui êtes-vous exactement ?
Nous sommes les parents d’une famille dont nous n’avions pas imaginé le format au départ. Nous nous sommes mariés il y a 29 ans. Nous avons eu assez vite la grâce d’avoir un premier puis un deuxième enfant, puis avons connu une certaine déception de ne pas en attendre un troisième. Spontanément, ayant été élevés dans un univers catholique, nous nous sommes tournés vers la prière, sans trop savoir ce à quoi s’attendre. A l’invitation d’un ami, nous nous sommes inscrits à une retraite d’été. Ce fut alors le début d’une réelle reconversion. Non pas une conversion fulgurante, comme on en entend parfois dans certains témoignages, mais une conversion lente et joyeuse. Et brûlante ! Nous avons souhaité renouveler l’expérience les étés qui ont suivi. A chaque séjour, nous revenions toujours plus transportés, à chaque fois l’un et l’autre touchés par des paroles entendues différentes mais dont nous sentions qu’elles nous étaient très directement adressées. Ce cheminement nous a amenés à nous tourner de plus en plus vers Jésus, à prier plus souvent et à commencer à témoigner de la conversion que nous vivions. Finalement, nous nous sommes abandonnés à Lui. Que sa Volonté se fasse pour notre famille, c’était bien ainsi. Cinq ans plus tard, nous avons eu l’immense joie d’attendre notre troisième enfant. Nous y avons vu un vrai signe de la Providence, à laquelle nous avons continué à nous abandonner. Puis est arrivé une quatrième, puis un cinquième, puis un sixième… Aujourd’hui, nous avons onze enfants.
Onze enfants ! N’est-ce pas une folie aujourd’hui ? Vous semblez joyeux et confiants. Avez-vous un secret ? Comment arrivez-vous à gérer le quotidien ?
Nous sommes effectivement confiants et joyeux mais ça n’empêche pas que ce soit une vie fatigante ! Il n’y a cependant rien de surhumain. La vie s’organise au fil de l’arrivée des enfants. On nous pose souvent la question des difficultés matérielles. En fait, tout n’est qu’une histoire de priorités. Les enfants partagent leur chambre à 3 voire plus. Nos voitures ne sont pas luxueuses et les repas relativement simples. Mais peu importe. Les enfants sont heureux. Il y a tout de même parfois des situations difficiles, des inquiétudes de santé, des choix à faire pour les études, pour le suivi de tel ou tel enfant de façon à ce que chacun reçoive l’affection et l’éducation qu’il mérite. Et là, oui, nous avons ce que vous qualifiez de « secret » : nous nous confions à Jésus mais avec une requête particulière et, disons, unique. Nous demandons à Jésus ce qu’il nous a lui même dit de lui demander dans le Notre Père: que sa volonté se fasse. C’est notre fil conducteur. A chaque fois que nous nous sentions dans une impasse ou face à un choix qui nous dépassait, nous nous sommes tournés vers Jésus en lui faisant cette prière. Et, de façon souvent surprenante, la réponse qui nous est donnée n’est souvent pas celle que nous imaginons… Il s’agit de s’abandonner et de faire confiance. Ce n’est pas toujours facile, car nous avons envie de maîtriser nos existences. Mais, quand on y arrive, survient alors l’incroyable : ce qui se passe dépasse infiniment ce que nous attendions. Les fruits sont immenses. Nous croyons que le secret est là : l’abandon. Non pas en disant « Seigneur donne-moi ceci » mais plutôt « Seigneur, que ta volonté se fasse ».
Et le temps ? Comment gérez-vous le temps pour ne pas être submergés ?
Oui c’est un vrai défi. Il faut choisir les gros cailloux à mettre dans le vase avant de laisser la place pour les petits cailloux. Le premier gros caillou est Jésus, bien sûr. Nous commençons chaque journée par une courte louange familiale, juste un chant et la lecture de l’Évangile. Le deuxième gros caillou est le couple. Nous avons institué un repas en tête à tête tous les deux au moins une fois par semaine, en général à l’extérieur de la maison. Oh, pas un grand restau ! Non, juste une salade ou une crêpe mais en tête à tête, c’est très important et quand on oublie de le faire, ça se sent immédiatement sur l’ensemble de la famille. Pour le reste, ça passe par des moments seuls avec un des enfants. Un dîner, une course, un footing, selon l’âge. Ces moments sont très structurants pour eux. Faire ce qu’on a l’habitude de faire, mais avec un seul enfant. Ça permet de l’écouter, lui-seul. Enfin, dans le choix de nos activités, loisirs et autres, nous privilégions toujours des activités auxquelles nos enfants peuvent s’associer. C’est une façon d’optimiser le temps qui, comme vous le dites, est compté.
Venons-en à votre groupe, Jubilate pop louange. Comment est-il né ? Comment en êtes-vous arrivé là ?
Il est né en suivant le même schéma. Je (Jean-Marin) étais déjà musicien amateur. Je jouais dans des groupes de rock et des piano-bars. Lors de notre conversion, nous avons commencé à nous impliquer dans des accompagnements de messe, de soirées de prière. Puis les enfants ont grandi et ont commencé à se saisir des instruments.
Un jour, c’est un prêtre qui nous a donné l’impulsion : créer un vrai groupe, avec un nom et un logo. Nous avons suivi son conseil. Puis nous avons commencé à composer un peu, à diffuser nos musiques et à les jouer. Messes, louanges et témoignages se sont progressivement enchaînés. Nous avons aussi connu des doutes : étions-nous sur le bon chemin ? Devions-nous continuer dans cette voie ? A l’occasion d’une prière qui suivait une confession, le prêtre, que je ne connaissais pas du tout, m’a demandé de lire l’Évangile de Matthieu 5-13… Quand on connaît notre toute première chanson de notre premier album, on mesure combien la réponse qui nous a été donnée par le Seigneur était très claire: oui, il fallait continuer! Aujourd’hui, nous avons sorti notre troisième CD et diffusons nos musiques sur les plate-formes de musique en ligne. Voilà, nous en sommes là.
Et d’où vient cette joie qui transparaît dans toutes vos musiques?
Elle vient de Jésus bien sûr. Directement. Il est d’ailleurs étonnant de voir que les inspirations se répartissent naturellement dans la famille. Certains sont plus attirés par la composition de mélodie, d’autres par les paroles, d’autres par les arrangements. Chacun apporte sa pierre. Mais la joie est un curseur qui nous est probablement dicté par la Providence, qui nous veut ici. Un certain nombre de nos compositions nous sont d’ailleurs venues spontanément à la suite de moments d’adoration du Saint Sacrement.
Quels sont vos projets aujourd’hui?
Difficile à dire ! Avec l’apparition de la pandémie, toutes nos louanges, animations de messe, témoignages ont été annulés. Nous avons donc travaillé sur les vidéos et diffusé nos musiques sur Youtube et finalement nous nous sommes aperçus que l’évangélisation par internet était un autre chemin qui nous attendait. Nous préparons aussi un quatrième CD. Pour la suite, comme on le dit souvent dans notre famille: « Si tu veux faire rire le bon bon Dieu, parle-lui de tes projets! ». Et il doit beaucoup rire… Nous continuerons donc à demander au Seigneur de nous donner la voie. Nous nous abandonnerons à Sa volonté. C’est, nous semble-t-il définitivement la voie de la lumière!
Pour découvrir le groupe :
Pour écouter quelques titres :
Oui votre music est extrêmement émouvante et redonne de la joie aux messes.
mon vous a découvert À l’église de saint Anne à la Riche et nous souhaiterions que vous animiez notre messe de mariage. C’est peut être plus possible maintenant car vous êtes parti de Tours. continuer à diffuser la joie du seigneur. C’est tellement merveilleux ce que vous donner comme joie de vivre
merci merci merci merci