Chaque année le 8 septembre, l’Église célèbre la Nativité de la Vierge Marie – autrement dit l’anniversaire de Marie, Mère de Dieu et de tous les hommes, notre mère !
La fête de la Nativité de Marie
Cette tradition remonte aux premiers temps de l’Église ; elle a pris forme peu à peu, pour se figer au VIIème siècle. Les évangiles ne nous disent pas où est née Marie, fille d’Anne et Joachim. Il existait à Jérusalem une maison appelée « la maison d’Anne ». Près de cette maison fut érigée une église dont la dédicace eut lieu un 8 septembre. La commémoration en fut célébrée chaque année, et la fête trouva place tant dans le calendrier liturgique byzantin que dans celui de l’Église catholique.
Plus tard, on institua la fête de l’Immaculée Conception – la Conception de Marie – neuf mois auparavant, le 8 décembre, le calendrier liturgique se mettant ainsi à l’écoute du rythme biologique de la vie.
Saint Jean Damascène appelle à vivre dans la joie ce jour de la naissance de Marie, Mère de Jésus.
La Nativité de Marie est comme l’aurore qui précède le lever du jour. Elle inaugure l’économie du Salut et l’inscription du Verbe de Dieu dans l’histoire des hommes. Marie, un jour, naquit, grandit sous le regard de Dieu, avant de prononcer son « oui » qui allait permettre à Dieu de prendre chair en son Fils Jésus.
Lorsque j’enseignais comme maîtresse en classes primaires, j’apportais chaque 8 septembre un gâteau avec des bougies, pour bien faire comprendre aux enfants que derrière ces grands mots, il s’agit tout simplement de l’anniversaire de notre Mère du Ciel !
Avec Marie, fêter les anniversaires
Fêter un anniversaire ! Quelle belle occasion de dire et redire à l’autre notre joie de le connaître, notre joie de vivre avec lui !
« Voulez-vous connaître le plus beau compliment qu’il m’ait été donné de recevoir ? Il est comme le murmure d’une source vive, et incite à respirer fort comme l’on fait au contact d’un air de haute altitude. Il dit : " Merci d’exister ". Mieux qu’un compliment, c’est un débordement d’amour. »
Jade et les sacrés mystères de la vie, François Garagnon
De la même manière que nous nous empressons le jour J de dire à nos proches dont c'est l'anniversaire combien nous sommes heureux de vivre auprès d'eux, laissons-nous imprégner aujourd'hui de cette joie de connaître Marie.
Célébrer la Nativité de Marie, c’est d’abord célébrer une naissance, un événement peut-être banal, si l’on considère le nombre de naissances dans une année, que ce soit dans notre entourage, dans notre pays, dans le monde… Mais la venue au monde d'une personne est-elle un événement banal ? Alexandre Schmemann (1921-1983), théologien orthodoxe du XXème siècle, nous offre de belles méditations sur la Nativité de la Vierge Marie :
« Une femme qui vient juste de mettre au monde une fille. (…) Un événement totalement banal. (…) Mais (…) l’Église ne veut-elle pas nous dire, avant tout, que dans le monde, dans la vie, la naissance d’un nouvel être humain est le " miracle des miracles " (…) : l’apparition d’une nouvelle personne, à travers laquelle le monde se recrée, s’offre, se donne »
Vous qui avez soif, Alexandre Schmemann
En Église, nous sommes invités à contempler la naissance de Marie ! Et pourquoi pas, à travers cet événement particulier, à nous émerveiller de chaque naissance !
Célébrer la Nativité de Marie, c’est dire notre espérance en la vie.
« Enfin, nous commémorons tous ceux qui ont, en quelque sorte, préparé la venue de Marie, qui l’ont emplie de cette grâce et de cette beauté. [On parle souvent] d’hérédité, en donnant à ce terme une signification de dépendance et de déterminisme. L’Église croit également à l’hérédité, mais spirituelle. Combien de générations d’êtres humains dotés d’une foi et d’une bonté immenses, vivant ce qui est sublime et céleste, a-t-il fallu pour que sur l’arbre de l’humanité pousse cette fleur merveilleuse et odorante : la Vierge très pure et la Mère toute sainte ! Pour cette raison, cette fête est également celle de l’humanité elle-même, de la foi en cette humanité, et de la joie qu’elle suscite.
Hélas, nous sommes plus sensibles à l’hérédité du mal. En effet, il règne tant de mal autour de nous que cette foi en l’homme, en sa liberté, en la possibilité d’une hérédité bonne et lumineuse s’est déjà dissipée en nous et s’est commuée en scepticisme, en méfiance. C’est justement ce scepticisme funeste, cette méfiance accablante que l’Église nous invite à rejeter loin de nous, le jour où elle célèbre, avec tant de joie et de foi, la naissance de cette enfant, dans laquelle s’est concentré le bien, la beauté morale, la perfection, qui constituent la véritable nature de l’homme. A travers elle, à travers cette fillette qui naît, et en elle, le monde accueille le Christ qui vient vers lui. »
Vous qui avez soif, Alexandre Schmemann
Joyeuse fête de la Nativité de Marie à tous !
Aujourd’hui, 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge Marie, n’est-ce pas une belle occasion de cuisiner un beau gâteau, d’y planter quelques bougies, et de les contempler, lumières dans nos vies ! Et que ce moment de joie, en union avec la joie du Ciel qui chante l’anniversaire de la Mère de Dieu – joie actualisée à la Messe du jour – , nourrisse en nous l’élan vital qui nous entraîne ensuite à répandre – aussi sûr que la lumière et la chaleur se diffusent autour d’une bougie ! – partout la joie de vivre des enfants de Dieu !
Méditations et bénédictions pour les mamans, Karine-Marie Amiot et Marie Pertriaux, p 62
Et comme les anniversaires rappellent la venue au monde des tout nouveau-nés dans la maternité, je ne peux m’empêcher de repenser aujourd’hui à cet article qui propose un moyen de vivre avec Marie les temps de grossesse : la ceinture de Marie, ainsi qu'aux témoignages associés ; une jeune maman m’offre de compléter cette page de témoignages aujourd’hui avec le sien, que je vous laisse découvrir, si vous le souhaitez.