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Photo du rédacteurMarie D

La puberté, et si grandir rimait avec s’épanouir ?

De la puberté, il me reste quelques vagues souvenirs, plutôt enrobés d’un certain malaise. Quand j’ai dû acheter un soutien-gorge, sentiments de honte devant ce corps qui change… Quand j’ai commencé à m’épiler, douleurs des premiers essais… Quand j’ai eu mes premières règles, souvenir d’un restau avec Papa et Maman, où j’étais plus mal à l’aise qu'heureuse et détendue…


Pourtant (mais ce sont des généralités), je pense vraiment que la génération de nos mamans, qui n’a pas dû recevoir grand-chose, a eu à cœur de bien faire ces choses, ou de mieux les faire en tout cas que la génération précédente. Nos grands-mères attendaient le mariage pour découvrir les choses intimes. Nos mamans peut-être encore un peu. Pour nous, les langues se sont un peu déliées. Et pour nos filles, que désirons-nous ?




J'ai demandé à plusieurs amies de nous partager leurs témoignages sur cette période, et comme bien souvent, les réponses sont aussi diverses que les personnes interrogées. Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans certaines phrases... Peut-être aussi pourriez-vous y découvrir ce que peuvent ressentir vos filles, si elles ne vous parlent pas volontiers, ou vos élèves, les jeunes filles qui vous sont confiées dans un cadre éducatif...



Un souvenir ?

Une grande fatigue ! Je me souviens, pour la première fois de ma vie, m’être couchée très tôt et avoir écrasé comme une masse. Ma grande sœur était alors venue me voir, et cela m’avait touchée qu’elle soit toute attentive…

Quand mes règles sont arrivées, un matin juste au moment de partir à l’école, je me souviens de ma mère qui m’a précipitée dans ses toilettes (elle avait des toilettes juste à côté de sa chambre), et m’a donné une protection, sans même m’expliquer comment la mettre, en laissant la porte grande ouverte…

Ma maman a dû annoncer à mon papa que j’avais eu mes premières règles, et il m’a congratulée discrètement. C’était très rare qu’il soit valorisant, alors ça m’a touchée plus fort encore !



Qui, dans votre entourage, a été présent(e) pour poser des mots sur ce qui se passait ?

Ma grande sœur, en tant que pionnière, a été un vrai roc. Maman m’avait parlé, très peu… J’avoue m’être sentie seule à ce moment de ma vie !

Maman est sûre de l'avoir fait. Alors soit elle a oublié, soit ça m'est passé par-dessus. Personne.

Ma maman. Elle a utilisé un petit livre : "Les mystères joyeux de la vie". J'aimais beaucoup. Elle a été assez présente pour tout ce qui regarde les changements physiques.



Aujourd’hui comme hier, nos filles grandissent et passent par cette étape de la puberté.

Que désirons-nous leur transmettre ?

Qu’aimerions-nous qu’elles entendent ?


Reconnaissons que nous sommes parfois démunies.

Admettons aussi que ce que nous ferons ne touchera pas nos filles comme nous nous y attendrions ! Je le dis d’autant plus sincèrement que j’ai très mal vécu ce restaurant offert par mes parents qui souhaitaient tellement me montrer leur fierté de me voir grandir !



Qu’auriez-vous aimé entendre/savoir/vivre ?

Je pense que j’aurais aimé apprendre à m’observer dès le début, et savoir à quoi correspondaient les glaires. Mais je ne suis pas sûre que cela m’aurait intéressée à l’époque.

Je crois que j’aurais aimé savoir que c’était normal d’être attirée par tous les garçons. Qu’il fallait être patiente pour voir si cela perdurerait. Personnellement cela m’agaçait parce que ça m’obsédait. Et je savais que ma petite sœur n’était pas comme moi, donc je l’enviais et me trouvais un peu seule.

J’aurais aimé qu’on comprenne mon mal être. Je n’avais pas du tout envie de grandir. Je n’étais pas heureuse d’avoir mes règles. Je me sentais obligée de me réjouir. On me faisait comprendre que je devenais femme, que j’allais pouvoir porter la vie un jour, mais je m’en fichais bien à l’époque. Pour moi, cela signifiait juste que je ne pouvais plus courir torse nu, faire comme avant… J’aurais aimé qu’on me dise “Tu sais, c’est peut-être dur de vivre cette étape, mais ne t’inquiète pas, et ne sois pas trop dure avec toi-même: laisse-toi le temps de grandir. Tu n’es pas obligée de vouloir grandir !”

Que je suis belle. Que l'on marque le jour de mes premières règles comme le fait que je devienne une femme. Que l'on m'apaise sur le fait d'avoir des poils, que toutes les femmes sont comme ça, que je ne suis pas la seule, même si ce n'est pas ce que l'on voit dans les pubs ou autres. Que c'est naturel, et que le naturel est beau. Que l'on me rassure sur le fait que l'on n'est pas obligée de s'épiler le moindre poil.



Qu’aimeriez-vous dire à votre fille/filleule/connaissance de 10-15 ans ?

Qu'elle est belle. Que c'est beau d'être une femme. Que c'est normal qu'elle ait beaucoup de poils, que l'on peut les épiler mais qu'il ne faut pas en faire une obsession. Que son futur mari l'aimera comme elle est, sinon ce ne sera pas un bon époux. Qu'il ne faut surtout pas se comparer aux autres femmes, encore moins aux femmes des publicités ou films. Quelle est unique et aimée pour ce qu'elle est.

Que ce qu’elle vit est beau, et qu’elle mérite de prendre soin d’elle. Qu’elle arrive dans une période de sa vie où savoir s’écouter devient vraiment important. Que c’est le moment d’apprendre à s’aimer, à se ménager du temps en solitude, sans tomber dans l’égoïsme. Qu’en faisant cela, elle se prépare à donner… Mais que pour donner, il faut apprendre d’abord à recevoir.

Qu’elle est belle (surtout quand elle sourit) et que je suis fière de sa pureté. Que le Seigneur doit aimer la regarder !

Qu'elle est belle, et forte. Que c'est magnifique d'avoir en soi cette capacité de donner la vie ! Que chaque mois, ce n'est pas une partie d'elle qui meurt, mais que le cycle féminin est comme le cycle des saisons de son corps et que les règles sont un signe qu'elle est faite pour donner la vie, physiquement, mais aussi de plein de façons qu'elle peut déjà vivre autour d'elle.



Aujourd’hui, plus qu’hier, convenons-en sans nostalgie ni aigreur, c’est comme cela : devant les changements fulgurants de notre société, nous sommes obligées de donner une parole à nos enfants. Tous entendent parler ou côtoient des ados qui rejettent leur être sexué et travaillent à changer de sexe. Tous peuvent être ébranlés par les images toujours plus accessibles, les discours ambiants, les injonctions quelles qu’elles soient.


Certaines d’entre nous sont très à l’aise pour communiquer directement. D’autres, pas du tout. Mais il existe des outils à offrir ou à faire offrir par une amie, une marraine…



Margot et les mystères de l’amour

Dans cet album où se côtoient dans un rythme plein de dynamisme et de pep's petits textes et pages de bandes dessinées, Inès d'Oysonville aborde quantité de sujets auxquels sont confrontées les filles de 10 à 15 ans : changements physiques liés à la puberté, mais aussi questionnements sur l'affectivité, la place de l'amitié, des réseaux sociaux... L'accent est mis d'emblée sur la vie spirituelle, et c'est dans une perspective chrétienne que sont abordés tous ces sujets. Grâce à de courtes interventions de personnes spécialisées (diététicienne, psychologue, dermatologue, médecin, gynécologue, infirmière, prêtre, styliste, religieuse...) ce recueil est comme un petit manuel d'art de vivre : il propose des pistes pour vivre cette période de la puberté en prenant soin de son corps, de son esprit, de son cœur, de son âme.



Ton corps, un trésor !

Les bouleversements physiques et affectifs de la puberté sont ici expliqués avec clarté, douceur et délicatesse par une sage-femme qui parle aux jeunes lectrices, non comme une experte mais plutôt comme une grande sœur. Des illustrations douces, quelques schémas précis, des mots simples et de belles images qui rassurent, confortent, éclairent, permettant de grandir dans la compréhension des choses, dans la confiance en la vie, dans l'estime de soi aussi.

Un livre qui aborde un ensemble de sujets bien plus restreint que Margot, avec une douceur et un calme qui conviendront peut-être davantage à certaines jeunes lectrices.



Les ateliers Cycloshow

Je n’ai personnellement pas pratiqué ces ateliers. Je saurais très mal en parler. Voici une présentation que nous en propose Cécile de Williencourt, qui s’est spécialisée dans le cycle féminin après ses études de sage-femme, et qui a animé des ateliers Cycloshow.


Les ateliers Cycloshow ont été créés par une médecin allemande, le Dr. Elisabeth Raith-Paula, pour désigner et expliquer le ‘show’ qui se joue chaque mois dans le cycle menstruel de toutes les femmes.

Il permet de donner aux jeunes filles de 10 à 14 ans une vision positive de leur corps en leur faisant découvrir et comprendre sa richesse. Les mamans sont présentes lors de la journée (sauf la dernière heure). Cela permet de développer une plus grande complicité mère/fille. Les jeunes filles apprennent souvent autant que leurs mères !

C’est une approche originale, ludique et interactive. Les termes scientifiques sont utilisés en même temps que des termes poétiques : chaque organe, événement porte un « nom de scène ». Cela aide à comprendre son rôle dans l’histoire qui se déroule à chaque cycle.

Les filles prennent place autour d’une grande « scène » de tissus représentant les organes génitaux féminins. Le Cyclo « Show » les invite à une représentation du cycle : parfois, il y a le « grand final », c’est-à-dire la naissance d’un enfant ; plus souvent, il y a le « petit final », à savoir les règles !

Les filles sont à la fois spectatrices et actrices de ce qui se passe dans leur corps grâce à des jeux de rôles, des histoires, de la musique, des surprises…

En apprenant à connaître son corps, la jeune fille découvre le sens des changements de la puberté et peut se réjouir de ce qui se passe en elle. Cette journée permet de découvrir les mystères de la vie de façon belle, simple et ludique… et même si les jeunes filles ne retiennent pas tout, elles garderont le souvenir que leur corps est un trésor pour la vie !

Cécile de Williencourt




Pour aller plus loin :


Retrouvez les propositions de Cécile de Williencourt autour du cycle féminin sur son site.


Informations sur les ateliers Cycloshow XY France : ici.



Livres :


  • Un album qui raconte aux jeunes filles les enjeux liés à la puberté - physiques, affectifs, spirituels :

Margot et les mystères de l'amour, Inès d'Oysonville et Claire S2C (à partir de 10 ans) : ici


  • Un livre qui explique aux jeunes filles les changements majeurs de la puberté et leur finalité :

Ton corps, un trésor !, Cécile de Williencourt (à partir de 10 ans) : ici


  • Un livre pour les jeunes filles d'aujourd'hui - féminité, amour et amitié, beauté, vie intérieure :

Devenir femme - Être soi, Claire de Saint-Lager (à partir de 13 ans) : ici


  • Un support qui explique aux 5-13 ans, dans un langage adapté, la beauté de l´amour et de la sexualité :

Dis, en vrai, c'est quoi l'amour ?, Inès de Franclieu (pour les parents avec leurs enfants de 5-13 ans) : ici


  • Des parents racontent à leurs enfants les merveilles des mystères de l'amour des époux et du don de la vie :

Les mystères joyeux de la vie, Catherine et Bernard Scherrer (pour les parents avec leurs enfants) : ici







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