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Pourquoi donc terminer cette série d’articles par les règles, alors qu’en MOC (méthode d’observation du cycle) il est d’usage de commencer le cycle par elles?
Tout simplement parce que les règles sont le reflet de la qualité du cycle passé, et qu’en regardant comment elles sont, on peut y lire beaucoup de choses. On peut ainsi valider certains doutes ou alors au contraire se réjouir de la belle qualité du cycle passé.
Parfois honnies des femmes, les règles sont donc de vraies alliées de notre fertilité et il est important de les accueillir de cette façon.
1) Définition
Mais tout d’abord qu’est-ce que les règles :
- ce sont des saignements qui font suite à une ovulation et qui sont dus à la chute de la progestérone.
- qui durent entre 3 et 7 jours avec au moins un jour de flux important
- évacuent entre 40 et 80 ml de sang
- dont la dynamique est crescendo- decrescendo ou decrescendo.
2) Différents saignements
Cette classification permet ainsi de mettre de coté les saignements de privation (qui ne suivent pas une ovulation) et les spottings (trop petite quantité de sang sans dynamique). Ceux-ci méritent pourtant d’être approfondis, ce que je vais faire en quelques lignes car il est important de comprendre leur signification. Les saignements de privation sont comme une sorte de remise à zéro de l’organisme qui, n’ayant pas réussi à mener à bien une ovulation, tente de relancer toute la mécanique. Ces saignements de privation sont ceux qu’on observe la plupart du temps sous pilule, lors de certains retours de couches ou allaitements et aux deux extrêmes de notre fertilité : à l’adolescence et à la péri-ménopause.
Sur le papier la femme est ainsi bien réglée, mais les cycles sont inféconds car anovulatoires. Physiologiquement ils sont la conséquence d’une chute de la progestérone comme les règles sauf que les taux hormonaux ne sont pas du tout les mêmes. Ces saignements sont souvent plus foncés, plus pauvres vous comprendrez ensuite pourquoi.
Les spottings, quant à eux, peuvent être distingués à plusieurs moments du cycle : avant ou après les règles, à l’ovulation et à la nidation (s’il y a eu fécondation). Attention ils sont à différencier des saignements du col qui peuvent avoir d’autres causes. Les spottings viennent de l’utérus.
3) Règles et cycle passé
Mais revenons à nos règles et ce qu’elles nous disent du cycle passé :
- tout d’abord la quantité : on sait que ce sont les œstrogènes qui permettent l’élaboration de l’endomètre… s’il y a peu de saignements cela signe une hypooestrogénie, s’il y en a trop cela peut signer une hyperoestrogénie.
- ensuite le flux en lui-même qui va nous donner des informations sur l’imprégnation de progestérone, qui elle va permettre la vascularisation de l’endomètre. Si les saignements sont hémorragiques c’est qu’il y a surement une carence.
- De même des spottings en fin de cycle peuvent être un indice pour suspecter aussi un déficit en progestérone.
Les règles apportent en plus des informations sur notre état général :
- Ainsi des spottings à la fin des règles (de plus de deux jours) sont à prendre en compte. Ce peut être, par exemple, l’utérus qui est congestionné.
- C’est pareil pour le flux : si les saignements sont peu constants, on pensera à favoriser une meilleure circulation sanguine, de même pour des caillots.
- La couleur des règles, en elle-même, est un beau reflet de notre taux de fer.
- La douleur des règles est physiologique : elle est due à l'inflammation qui permet à l'endomètre de se détacher et aux spasmes qui aident l'utérus à l'évacuer. Mais elle doit céder à un antalgique de pallier I (type Doliprane), et ne pas être invalidante. Autrement c’est un symptôme à prendre en compte pour aller en trouver la cause.
Elle peut être le signe d’un état inflammatoire, d’un foie engorgé, d’un manque de magnésium ou même d’un déséquilibre hormonal.
- L’odeur, bien sûr, peut nous permettre de détecter une infection en corrélation avec la couleur des pertes.
4) Phyto-aromathérapie et règles
La phyto-aromathérapie permettra de corriger les symptômes gênants et, sur du plus long terme, d’améliorer les causes de ces désagréments.
Ainsi pour des règles douloureuses, on pensera à l’huile essentielle d’Estragon, 1 goutte pure sur l’utérus. Si la douleur est plus profonde on la diluera dans 4 gouttes d’huile de noisette qui permet d’emporter les molécules actives plus en profondeur (parfait pour l’endométriose par exemple). On peut renouveler cette goutte toutes les heures.
En cas de congestion : on pensera aux plantes circulatoires telles que l’achillée millefeuille en infusion (attention elle peut favoriser des saignements plus abondants chez certaines femmes), on soutiendra aussi le foie dès le post-ovulatoire, avec des tisanes de Romarin. En gemmothérapie, c’est-à-dire avec des remèdes à base de bourgeons de plantes, on pourra aller voir du côté du châtaigner, du sorbier, de la vigne rouge.
Si vous avez un terrain plutôt inflammatoire, c’est le bourgeon de cassis qui va être votre allié. Ainsi qu’un apport en oméga 3 qu’on peut notamment avoir grâce à l’huile d’onagre.
Et si tout est un peu détraqué on pourra commencer par du framboisier au quotidien, en tisane ou en gemmothérapie. Une belle amie aussi au long court va être l’ortie, qui est reminéralisante et hémostatique…
Si mentalement ce moment du cycle est très dur à vivre, le safran peut bien aider, ainsi que les huiles essentielles qui vous feront reprendre courage.
Bref je m’arrête là mais c’est quasiment infini, le Seigneur nous comble dans sa Création et nous permet de nous soigner facilement au quotidien.
5) après le corps ... que se passe-t-il dans la tête ?
Cette période peut être, justement, un moment d’action de grâces … de remerciement pour ces saignements qui signent notre capacité à donner la vie. Un moment de tristesse pour celle qui aurait voulu pouvoir faire grandir un petit être en son sein…
Dans tous les cas les règles sont un nouveau départ et c’est souvent le sentiment que les femmes ont :
- le premier/deuxième jour il est, souvent, important de faire le deuil d’une nouvelle vie qui n’a pas été créée.
- les jours suivants se terminent dans l’espoir de ce cycle qui démarre et qui nous permettra potentiellement de donner la vie.
Et tout cela pour toutes les femmes, même celles qui savent pertinemment qu’elles ne portent pas d’enfant. C’est la loi inscrite en nos corps, ce désir d’enfanter qui est ancré au plus profond de nos êtres. Cela va rejaillir sur nos humeurs qui, souvent, fluctuent énormément dans cette partie du cycle. Sur notre faculté à gérer les événements extérieurs.
Profitons en pour prendre conscience de la beauté de notre corps, de cette merveilleuse mécanique tournée vers la Vie, pour prendre du recul sur le monde et nous apaiser en offrant ces quelques jours qui peuvent être très difficiles… mais qui sont et doivent rester le plus beau signe de notre capacité à donner la Vie.
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