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Photo du rédacteurMarie B.

Patience? Patience!

Il y a quelques jours, le Père Jean-Brice Callery nous parlait du fruit de l'Esprit-Saint qui est "charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi." (Ga 5,22). Personnellement, il y a une de ces qualités qui me semble détonner: la longanimité c’est-à-dire la patience dans les épreuves. En effet, je n'ai pas l'impression qu'il y ait de sous-entendu derrière la joie ou la paix qui peuvent être vécues quelles que soient les circonstances. Par contre, la longanimité présuppose des épreuves, et celles-ci ne font pas franchement envie. On a beau savoir que la souffrance, la mort, voire la maladie font partie de la vie de chacun, on aimerait souvent pouvoir y échapper. Mais comme ce n'est pas possible, autant savoir qu'il y a une bonne façon de les vivre, en gardant les yeux fixés sur Jésus et Marie.

C'était justement le thème d'un des enseignements du pèlerinage de Notre-Dame de Guérison auquel j'ai participé, comme chaque année, au mois d'août. L'invité de cette édition, Mgr Marian Eleganti, nous y proposait des pistes très concrètes pour tenir le coup dans les situations difficiles. Je voudrais donc vous en faire profiter aussi.


L'expérience de la passion du Christ

En préliminaire, il nous rappelait que toute personne qui s'approche de Dieu est mise à l'épreuve d'une manière ou d'une autre. C'est une grâce de purification qui doit nous conduire à ne compter plus que sur Dieu seul, mais qui peut être douloureuse et obscure. Le danger est alors grand de perdre courage. Ce cheminement de purification, nous fait expérimenter spirituellement, et cependant de manière bien réelle, les trois jours de la passion du Christ.

Il y a d'abord le vendredi saint où tout est obscur. On ne voit que la destruction, la maladie, la souffrance… Tout semble perdu et Dieu n'intervient pas, tout comme Il laisse Jésus mourir abandonné sur la croix. Jésus lui-même nous a averti que pour le suivre, nous devions aussi passer par la croix, et cela n'a rien d'une balade de santé: la croix anéantit toujours! C'est une situation sans issue, comme si nous étions emprisonnés dans un petit enfer. C'est la fin des possibilités humaines! Or c'est précisément là que commencent les possibilités de Dieu! Il faut donc avoir la même force de foi que la Sainte Vierge qui est restée debout au pied de la croix, sans se révolter contre le Père qui permettait tout cela. Elle a vu son fils mourir et l'a enterré, mais elle n'a pas cessé de croire que ce n'était pas fini.

Le Samedi Saint, Jésus repose au tombeau. Tout est calme, un calme surnaturel: l'ancien est passé, mais on ne voit pas encore le nouveau. Dans cet état, nous sommes comme Marie: épuisés, mais dans la paix et aussi dans la douleur et on attend que Dieu nous ouvre la porte et nous mène en avant.

Et soudain, le matin de Pâques, tout change, tout apparaît transformé. La porte s'ouvre et de nouvelles dimensions de consolation, d'union à Dieu, de fertilité se présentent à nous. Nous avons été purifiés de notre amour propre et de toute idée trop humaine!

Nous pouvons avoir l'impression, pendant ce processus de purification que Dieu est très loin. Mais en réalité, Il est plus proche que jamais. Il laisse venir les tentations et les angoisses mais Il ne nous laisse jamais sans Sa grâce. Et il permet tout cela dans l'unique but de nous voir ensuite remplis de Sa seule présence. Il faut donc lutter contre le découragement qui nous menace!

Mais concrètement, comment faire? Prenons des exemples chez les saints et dans l'écriture sainte.


« Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas!»

C'est ce que Jésus avait un jour dit à Saint Silouane qui n'en pouvait plus d'une longue et dure épreuve. Cela est valable aussi pour nous, au milieu de nos souffrances: il ne faut pas être trop impatient de s'échapper ou d'obtenir un miracle qui nous délivrerait. Et surtout, il ne faut pas se révolter contre Dieu, car c'est le fait du démon qui veut nous entraîner avec lui. Mais nous savons que quoi qu'il arrive, nous sommes dans les mains de Dieu et qu'Il se sert de tout cela pour nous transformer.

Il y a un principe qui dit que, tout ce que je peux changer, je dois le changer. Mais il restera toujours une partie sur laquelle je n'aurai pas de prise et qu'il me faudra supporter en gardant confiance dans la Providence et en priant: "Que Ta volonté soit faite!" alors même que l'on se sent abandonné. La souffrance a certes quelque chose d'absolu, d'existentiel, mais quelle qu'elle soit, elle ne durera pas toujours.


"Quand même Il me tuerait, j'espérerais en Lui."


Des pistes concrètes

Pour nous aider à y parvenir, il y a quatre vérités à ne surtout pas oublier quand nous sommes dans l'épreuve:

  1. Dieu m'aime.

  2. Ça ne surpasse pas mes forces.

  3. Ça va passer

  4. Ce que je peux changer/soulager, je le fais. Le reste je dois le supporter avec espérance, dans la force que la foi m'inspire.

Il y a aussi cinq remèdes très concrets que Saint Thomas d'Aquin nous suggère pour nous aider à surmonter les moments difficiles:

  1. Se permettre quelque chose qui me fait du bien, qui me donne un peu de joie et d'espérance,

  2. Pleurer,

  3. Se confier à un ami,

  4. Contempler la vérité, la Passion du Christ et aussi les épreuves des saints, l'enseignement des apôtres et des mystiques pour se motiver à tenir dans la foi,

  5. Se baigner, changer de vêtements et dormir.

Il ne faut pas non plus oublier que nous avons un corps qui subit aussi les conséquences de nos souffrances, même si elles sont morales ou spirituelles. Pour le soulager, l'effort physique est aussi un médicament efficace qui nous permet de surmonter des obstacles physiques, de ne pas nous laisser paralyser physiquement ou dans notre volonté.


"Tout est possible pour celui qui croit" (Mc 9,23)

De tels passages de la Parole de Dieu peuvent aussi nous être d'un grand secours, comme nous l'enseignent les Pères du désert. La Bible regorge de ces versets que nous pouvons nous répéter pour résister aux attaques du démon qui veut nous pousser à la désespérance. Tout cela, ainsi que de brèves invocations ou un signe de croix nous aideront à traverser les difficultés que nous rencontrerons sur notre route, en attendant patiemment que Dieu vienne nous en tirer.

Alors encourageons-nous et portons nous les uns les autres dans la prière, sans hésiter non plus à demander, et pourquoi pas par l'intercession de Notre-Dame de Guérison, le miracle qui nous tirera de nos épreuves et que Dieu nous enverra en Son temps et à Sa manière!


Si vous voulez écouter cet enseignement, vous le trouverez ici: Vaincre le découragement - Pèlerinage Notre-Dame de Guérison



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