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Septembre, octobre, détente

Le mois de septembre est souvent marqué par des rendez-vous divers qui se succèdent à un rythme effréné. Tout va très vite et quand vient le 1er octobre, on se dit, en regardant en arrière : "Mais quelle rentrée éreintante ! Me voici fourbue !"


Et si cette année, nous prenions le temps de nous ressourcer quelques heures chaque semaine ? Ou quelques minutes chaque soir ? Le temps de plonger dans un univers qui nous recrée ?


Voici une petite liste de livres que je classerais dans la rubrique "détente" (ce n'est pas de la grande littérature), tout en nourrissant le lecteur et en l'invitant à vivre au rythme des mois de septembre et octobre :



Fin septembre, l’Église fêtera les anges !

Quoi de plus approprié alors que de plonger dans le monde de l'invisible ? Nous pourrions conseiller ici les grands ouvrages de théologie ou encore des œuvres plus courtes "de dévotion". Mais nous avons choisi la détente, alors parlons plutôt d'un petit nouveau :


"Le roman des anges"

Par don Pierre Doat (Salvator 2024, 150 pages)

  • Un roman.

N'en attendons pas un précis de théologie, même si rien dans cette fiction ne contredit l'enseignement de l’Église catholique sur le monde invisible. C'est une fiction, et l'auteur a comblé des trous avec des scènes sorties de son imagination.

  • Un livre court.

Il se lit rapidement, et il a pour objectif de donner envie au lecteur d'en connaître davantage. Ce n'est donc pas un roman d'aventure palpitant : ici ni intrigue complexe, ni péripéties abondantes. Le roman est un prétexte pour parler au plus grand nombre d'une réalité souvent méconnue et paradoxalement très recherchée aujourd'hui : le monde invisible. Tout en permettant des libertés certaines.

  • Un texte accessible.

Même si je l'ai vu ailleurs classé dans les romans jeunesse, je ne suis pas certaine que ce soit l'intention initiale. Je dirais qu'il est très accessible: le texte est fluide, le fond simple à appréhender. Mais je ne le conseillerais pas en "jeunesse". Pour ma part, j'ai été habitée par un climat légèrement oppressant. Sans doute est-ce dû au sujet : on y parle du monde que l'on ne verra réellement qu'après notre mort. Aussi touche-t-il à notre perception propre de cette question de la mort, de l'au-delà, du mystère. La lecture de ces pages nous met par ailleurs face à notre propre cheminement : où en sommes-nous de notre réflexion sur le sens de la vie ?


Un roman accessible qui aborde simplement des sujets graves.

Pour plonger peut-être plus intensément cette année dans les fêtes des saints archanges puis des saints anges gardiens qui les suivent ?




Les jeux. Encore les jeux ?


"La passion des jeux"

Par Sophie de Mullenheim (Mame 2024, 348 pages)

Encore les JO ? S'il-vous-plaît : STOP ! Qu'on nous laisse vivre, loin des polémiques suscitées par la cérémonie d'ouverture, loin de Paris, loin des jeux.

Oui, mais la curiosité peut parfois heureusement l'emporter ! J'ai ouvert cet été le Gipsy Book VIII (Rappelons que les tomes de cette série sont tous indépendants) par hasard, parce qu'on me l'a mis entre les mains. Et vraiment, j'ai été emballée !

  • Un texte fluide, une écriture vivante servie par un vocabulaire précis.

Ce roman jeunesse conseillé à partir de 12 ans est tout-à-fait adapté aux jeunes lecteurs : les plus assidus se laisseront emporter par l'intrigue, quand les lecteurs moins à l'aise seront aidés par le découpage en chapitres courts, faciles à lire.

  • Un roman palpitant qui tient en haleine le lecteur (fille ou garçon).

On prend plaisir à rencontrer chaque personnage, découvrir ses motivations, son intimité aussi, dévoilée peu à peu. C'est toute une société qui est dépeinte ici, comme une peinture animée, pleine de vie, de lumière, de mouvement et de joie.


J'ai trouvé cette lecture ressourçante, un moment de douceur et de lumière.

On y brosse des portraits attachants. On y creuse des sujets profonds : la vie malgré les blessures, la souffrance et la mort. Toujours avec douceur, justesse et vérité.

Je préfère préciser ce point, à l'attention des plus jeunes : oui, on y aborde la question de la mort. Mais avec douceur et justesse. La maladie et la mort font partie de la vie, et l'auteur le montre dans une perspective très lumineuse.

Reste que pour la passionnée d'Histoire que je suis, ce roman m'a nourrie, intriguée aussi : j'ai eu soif, à la fin, d'en savoir plus sur ces jeux de 1924, sur les débuts du journalisme radio aussi, sur cette époque pas si lointaine et pourtant si différente !


Un roman historique lumineux, une lecture nourrissante. Pour moi : un coup de cœur (jeunesse, entendons-nous bien !)

Et si vous prolongiez l'ambiance estivale avec ce roman ?




Pour demeurer dans le sillage des paralympiques

Suivre les athlètes de ces jeux de septembre m'a fait penser de nouveau à ce petit livre dont j'ai tant apprécié la lecture :


"Corps fragile, cœur vivant"

Par Cécile Gandon (Éditions de l'Emmanuel 2022, 158 pages)

Ce court recueil de petits chapitres très brefs donne au lecteur de porter sur le monde qui l’entoure un regard nouveau, renouvelé. Car Cécile, dans sa très grande sensibilité, nous conduit à porter sur le quotidien de nos vies un regard purifié. Non pas naïf. Mais habité.


Pour lire la présentation de ce petit bijou, cliquez ICI.




Une visite sans bouger de chez vous

Peut-être avez-vous traversé, un jour au cours de vos vacances, le village de Rocamadour dans le Lot ? Si vous avez parcouru les sept chapelles du sanctuaire bâti à flanc de coteau, peut-être serez-vous intéressés par :


"Le mystère Rocamadour"

Par Père Ceslas-Marie (Éditions Constellations 2022, 82 pages)

L'été, des bénévoles accueillent les touristes de passage dans le village et proposent à ceux qui le souhaitent une visite guidée des chapelles. Ce très court livret rapporte l'une de ces visites, celle de Père Ceslas. Si vous l'avez déjà entendu, vous ne lirez pas le texte, vous l'entendrez de nouveau ! Si vous avez simplement parcouru les lieux, vous serez très certainement intéressés par ces pages très documentées, pleines de vie et d'humour aussi. Rappelons-le : il s'agit du texte d'une visite guidée, orale. Le lecteur ne cherchera donc pas une présentation élaborée, une construction littéraire rigoureuse. Nous sommes plutôt invités à parcourir avec l'auteur les sept chapelles du sanctuaire de Rocamadour pour en découvrir la spiritualité pleine d'espérance.




Un sujet dur servi par des mots très doux

Avec la constitution d'un nouveau gouvernement reviendra peut-être rapidement la question du projet de loi sur la fin de vie. Un roman graphique aborde ce sujet avec finesse et tendresse :


"A la vie !"

Par l'homme étoilé (Calmann-Lévy 2020, 192 pages)

Je l'ai trouvé dans le salon de ma maman qui luttait contre un cancer douloureux. On le lui avait offert. Pleine de préjugés bien ancrés, je me suis dit : "Mais quelle idée d'offrir à quelqu'un qui vient d'apprendre que les médecins ne peuvent plus rien pour tenter d'endiguer sa maladie un livre où chaque page pue l'hôpital et les blouses blanches ?"


Alors, comme la curiosité l'emporte parfois sur tout le reste, j'ai ouvert l'album.


C'étaient des sourires et des larmes. Ça m'a fait sourire et pleurer. Ça m'a donné la paix.

Un hymne à la vie. Un témoignage de vie aussi.




Début octobre, côtoyons saint François !

Je ne l'ai pas lu, mais c'est peut-être le prochain sur ma liste du début de cet automne :


"François d'Assise, le chevalier sans armure"

Par Luc Adrian (Éditions de l'Emmanuel 2023, 312 pages)

Sylvie nous a partagé des titres sur Saint François d'Assise dans cet article, avec un gros coup de cœur pour le François de Luc Adrian !

Luc Adrian, pour moi, c'est un vieil ami. Il ne le sait pas, mais je le connais depuis très longtemps. Depuis toujours en fait, car mes parents étaient abonnés à Famille Chrétienne avant que je naisse, et j'ai goûté dans ses articles aux joies de l'humour et des calembours. Il est un peu comme cet oncle aux repas de famille qui fait rire toute la tablée. On rit, on rit, et puis après on comprend qu'il y avait un message derrière. Oh, pas juste une petite remarque en l'air ! Non, c'est une pensée profonde, étayée, méditée, vécue, remâchée. Elle ne sort pas comme on l'attend et il faut y repenser longtemps après pour bien la digérer. Alors quand j'ai appris qu'il avait écrit une vie de saint François d'Assise, emportée par la curiosité, j'ai voulu la lire. Je me suis dit : "S'il en parle, c'est qu'il le connaît bien. Je lui fais totale confiance. Mais je sais aussi que ça risque de décoiffer !"Du coup j'ai lu. Dévoré. J'ai rencontré saint François, je l'ai suivi à la trace, j'ai assisté à toutes les étapes de sa vie. Parfois j'ai eu du mal à suivre. Ça naviguait un peu trop, le décor bougeait, les époques, les lieux, les références, tout valsait vite. Et puis je me rappelais l'oncle au repas, qui vous retourne la cervelle avec ses blagues tortueuses. Je m'accrochais et hop ! J'étais à nouveau parachutée à Assise, essayant de suivre Luc Adrian, qui poursuivait saint François, qui courait derrière le Christ. Une chaîne en mouvement comme une image de la Communion des Saints. Et c'est peu dire que cette lecture m'a fait du bien ! Je vous recommande donc ce livre.



Mi-octobre, retrouvons sainte Marguerite-Marie

Voici ce que révèle cette 4ème de couverture :

« Rien ne prédisposait Clémentine, agnostique non baptisée, féministe 2.0, écolo végétarienne, à enquêter sur sainte Marguerite-Marie Alacoque, mystique du XVIIème siècle, apôtre du Sacré Cœur ».

L’expérience étonnante et décalée vous plaira peut-être !


"Sainte Marguerite-Marie et moi"

Par Clémentine Beauvais (Éditions Quasar 2021, 244 pages)

Un style dynamique et enjoué. Une enquête pleine d'humour.

Pour retrouver un compte-rendu de lecture, cliquez ICI.

Et si, à votre tour, vous osiez vous laisser interpeller par l’auteur agnostique et que vous alliez vous aussi à la rencontre de la sainte ?




Sans oublier, au tout début du mois, sainte Thérèse !

C'est cliché, schématique, tout ce que vous voudrez. Mais il y a dans mon propos peut-être un peu de vrai aussi...: lorsqu'on évoque la petite Thérèse, on rencontre ses fans inconditionnels OU ceux qui ne peuvent pas lire une phrase de son "Histoire d'une âme" sans s'énerver devant sa mièvrerie.

Pardonnez-moi, si vous faites partie des fans : j'appartiens à la 2ème catégorie...

Et quand j'ai vu dans une librairie la bande dessinée que voici, je me suis dit : "Encore une ! Mais la bibliographie sur sainte Thérèse n'est-elle donc pas déjà gigantesque, démesurée, envahissante...?"


Oui mais... Lisieux se trouvait sur la route de mes vacances. Sainte Thérèse est quand même docteur de l’Église. Je ne pouvais pas ignorer cette étape touristique et spirituelle. En passant par la case "librairie" évidemment. Et j'ai rapporté cet album :


"Thérèse de Lisieux, aimer c'est tout donner"

Par Dupuy, Perconti, Rizzato (Artège 2020, 48 pages)

Eh bien, croyez-moi ou pas, depuis cette lecture, je suis presque en passe de rejoindre la 1ère catégorie !

  • Un album fidèle à ce que nous connaissons de Thérèse de Lisieux, de sa vie, de sa famille.

  • Pour moi, la rencontre d'une âme lumineuse, forte, rayonnante.

  • Et un je-ne-sais-quoi qui m'a convertie.

Mais à chacun de se laisser toucher, ou pas...


Et pour rester dans les contraintes fixées au début de cet article : "septembre, octobre, détente", un dernier titre parmi toute la littérature thérésienne :


"Pluie de roses - Les plus beaux miracles de Thérèse de Lisieux"

Par Camille Burette (Éditions de l'Emmanuel 2023, 244 pages)

  • Un recueil qui se lit sans en avoir le temps : chaque petite histoire est indépendante.

  • Des récits divers, pleins d'espérance et de joie.

  • Encore une fois : un livre sur Sainte Thérèse, même pour ceux qui n'apprécient pas son style !



Bonne recréation !


Et vous ? Quel livre vous permet de vivre au rythme de septembre octobre ? Partagez votre top 1 en commentaire !


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