top of page
Photo du rédacteurCapucine D.

Sainte Hildegarde de Bingen




Le 11 mai 2012, il y a maintenant 10 ans, Ste Hildegarde était proclamée Sainte par le Saint Père Benoit XVI avant d’être nommée, le 7 octobre suivant , Docteur de l’Eglise Universelle.


Mondialement connue aujourd’hui pour la partie médicale de son œuvre, elle est surtout et avant tout un exemple de sainteté saisissante.

Penchons nous le plus brièvement possible sur la vie de cette grande figure bénédictine .





Dixième et dernière enfant d’une famille de la petite noblesse rhénane, Hildegarde de Bermersheim nait en 1098.


Très tôt, Hildegarde parle de ce don qui la rendra célèbre : « Lorsque Dieu m’insuffla la vie dans le sein de ma mère, il imprima ce don de vision en mon âme. »


En effet, son procès en canonisation nous apprend que l’une des premières visions rapportées a eu lieu lorsqu’elle n’était qu’une fillette : « dans la troisième année de mon âge, j’ai vu une telle lumière que mon âme en a été ébranlée, mais à cause de mon enfance, je n’ai rien pu en dire. »


Confiée, à l’âge de 8 ans, à l’abbesse Jutta de Spanheim, du monastère bénédictin de Disibodenberg, Hildegarde demandera à 12 ans à prendre le voile, âge de la majorité pour l'époque.

Sa vie continua alors de s'écouler au rythme des offices et de la règle de Saint Benoit.


Très proche de Jutta, c'est à elle seule qu'Hildegarde rapportera ses visions. L'abbesse, elle, ne s'en confiera qu'à un moine, Volmar, futur conseiller et secrétaire d'Hildegarde.


A la mort de la Bienheureuse Jutta en décembre 1136, Hildegarde est élue abbesse. Elle a alors 40 ans.


Trois années s’écoulèrent, jusqu’à ce qu’ayant atteint sa « quarante-troisième année », elle reçut en vision l’ordre impérieux de faire connaitre ses visions : « dis et écris ce que tu vois et entends »


Ce n’est pas sans mal qu’elle composera ce premier ouvrage, le Scivias, commencé dans la « onze cent quarante et unième année de l’incarnation de Jésus Christ » et achevé en 1151.

Dix années au cours desquelles elle consacrera également du temps à la fondation d’une nouvelle abbaye située à Rupertsberg, près de Bingen.


Mais revenons au Scivias (Sci Vias : Sache les voies). Ne souhaitant pas en continuer la rédaction sans l’aval de l’Eglise, elle envoya une partie du manuscrit à Grand Bernard de Clairvaux.




Celui-ci la rassure au plus vite : "nous nous félicitions de la grâce divine qui est en toi : nous t’exhortons de la considérer comme une grâce et de t’efforcer d’y répondre avec un sentiment de totale humilité… " et il se permet d’en transmettre les pages au pape Eugène III qui, après en avoir lu des extraits lors du concile de Trèves, encourage Hildegarde à poursuivre son œuvre et qui lui « accorda au nom du Christ et du bienheureux Pierre la permission de rendre public tout ce que l’Esprit Saint lui aurait fait connaître, et l’encouragea à écrire »


Cette bénédiction permettra à Hildegarde d’obtenir la confiance de ses supérieurs, en, l’occurrence l’évêque de Mayence.


La renommée de l’abbesse de Bingen est déjà faite et nombreux sont les pèlerins et les malades qui viennent implorer sa bénédiction. Les rumeurs de miracles enflent et sa réputation de sainteté n’est plus à faire ; son biographe fait même état de la visite de juifs qu’elle exhortait à la conversion avec douceur et affection.


Entre 1158 et 1163, Hildegarde compose son deuxième ouvrage, le Livre des Mérites de la Vie qui comporte six visions quand le Scivias en contient 26. Enfin en 1163, alors que Les Mérites de la Vie venait à peine d’être achevé, elle entreprend l’écriture du Livre des Œuvres Divines.





Et, encore une fois, toujours bâtisseuse, Hildegarde fonde un nouveau monastère, celui de Rüdesheim, seule fondation encore existante, les deux autres ayant été détruits lors des guerres contre la Suède au XVIIe siècle.


Infatigable notre Hildegarde, malgré une santé fragile, infatigable et courageuse puisqu’elle n’hésite pas à mettre en garde le célèbre empereur Frédéric Barberousse : « Prends donc garde que le Souverain Roi ne te renverse à terre par suite de l’aveuglement de tes yeux qui ne voient pas droitement comment tu tiens dans ta main le sceptre de ton règne. ».


Une sacrée bonne femme dirions-nous aujourd’hui !


Venons -en , enfin, à ses écrits les plus connues aujourd’hui que sont Le Physica – Le livre des subtilités des créatures divines - et Causa et Curae, Les causes et les remèdes.


Ses deux ouvrages sont présentés comme étant la partie médicale de l’œuvre d’Hildegarde.

S’ils sont effectivement une incroyable encyclopédie des propriétés médicinales des plantes, pierres et animaux ainsi que des pathologies, je considère, pour ma part, que l’un et l’autre sont intrinsèquement liés à ses autres écrits.


Nous sommes en effet face à une médecine holistique, c’est-à-dire une médecine considérant l’Homme comme un tout : corps et âme.


L’âge avançant, Sainte Hildegarde reste très active et à 72 ans, elle part, à la demande de son évêque, sermonner les prêtres de son diocèse dont les vies étaient bien peu évangéliques .


Si l’abbesse, comme nous l’avons vu, a beaucoup écrit, elle a également beaucoup composé. Certaines de ses œuvres sont directement issues de visions quand d’autres ont été composées par elle-même.

Cette musique est incomparable, et, personnellement, je n’ai jamais écouté quelque chose de semblable. S’il m’est donné d’entendre un jour le Chœur des anges, je ne serais pas étonnée de retrouver les airs d’Hildegarde.


Toujours active mais de plus en plus faible, Sainte Hildegarde rejoindra Celui qu’elle aura toujours servi le 17 septembre 1179, à l’âge de 81 ans.


Si elle fut déclarée Bienheureuse assez rapidement, sa canonisation, malheureusement, présenta plusieurs obstacles. Mais cela pour notre plus grande joie à nous, catholiques du XXIe siècle, car le Bon Dieu dans sa grande bonté a bien voulu que nous soit offerte aujourd’hui la plus moderne des saintes médiévales !


Avant de laisser le mot de la fin à notre bien aimé Saint Père le Pape émérite, je tenais à rassurer celles et ceux qui espéraient un article plus médical ; il est prévu mais il me semblait essentiel de remettre avant tout Sainte Hildegarde à sa juste place.


De plus, avant la publication de celui-ci, je vous proposerai un article sur les médecines holistiques et la nécessité de faire preuve de cohérence envers notre foi.





Pour conclure, je laisse, comme promis, la parole à Benoit XVI par le biais du décret apostolique pour la proclamation de Sainte Hildegarde, Docteur de l’Eglise

« L’enseignement de la sainte bénédictine se présente comme un guide pour l’homo viator. Son message apparaît extraordinairement actuel dans le monde d’aujourd’hui, qui est particulièrement attiré par tout ce qu’elle a proposé et vécu. Nous pensons spécialement à la capacité charismatique et spéculative de Hildegarde, qui se présente comme un stimulant vivant pour la recherche théologique ; à sa réflexion sur le mystère du Christ contemplé dans sa beauté ; au dialogue de l’Église et de la théologie avec la culture, la science et les arts contemporains ; à l’idéal de la vie consacrée comme possibilité de réalisation humaine ; à la mise en valeur de la liturgie comme fête de la vie ; à l’idée d’une réforme de l’Église, conçue non pas comme un changement stérile des structures, mais comme une conversion du cœur ; à sa sensibilité pour la nature, dont les lois sont à protéger et ne sauraient être violées.


Dès lors, la reconnaissance du titre de docteur de l’Église à Hildegarde de Bingen a une grande signification pour le monde d’aujourd’hui, spécialement pour les femmes. Chez Hildegarde s’expriment les valeurs féminines les plus nobles : c’est pourquoi Hildegarde jette une lumière spéciale sur la présence des femmes dans l’Église et la société, aussi bien du point de vue de la recherche scientifique que de l’action pastorale. Sa capacité de parler à ceux qui se tiennent loin de la foi et de l’Église fait de Hildegarde un témoin crédible de la nouvelle évangélisation. »


ARDENT DÉSIR

Au Ciel, ma patrie, je rencontrerai ceux que Tu as créés. L'amour de Dieu, voilà toute ma joie. Parvenir à la tour du désir brûlant, voilà mon seul désir. Mon Dieu, je veux faire ce que Tu veux que je fasse. Grâce aux ailes de la bonne volonté, Je veux voler au-dessus des étoiles du ciel pour accomplir Ta volonté. Je n'ai pas d'autre désir, pas d'autre souhait, Je n'aspire qu'à ce qui est saint. Ô mon Dieu, fais de moi Ton instrument, Que je résonne entre Tes mains comme le tambourin de Ton amour.


Sainte Hildegarde de Bingen





Comments


bottom of page