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Photo du rédacteurSylvie B.

Se préparer à la Rencontre - 2

Les coups sonnent au carillon du salon. Déjà trois heures du matin, et elle a les yeux grand ouverts dans le noir. L’insomnie a encore frappé. Pas moyen de dormir, tous les sens sont en éveil. La lassitude du jour se fait sentir, et un sentiment de révolte s’élève : pourquoi, Seigneur, ne me permets-tu pas de me reposer ? J’en ai bien besoin, tu le sais ! Je suis si fatiguée ! Comment vais-je faire pour me lever demain matin, et assumer le poids des choses à faire ?


Elle se lève doucement pour ne pas réveiller la maisonnée, se dirige vers une fenêtre et regarde dehors. La lune, entourée de son cortège d’étoiles, se détache sur le sombre velours du ciel obscur. Il fait très froid cette nuit. Elle soupire. Quelle est sa place dans ce monde si vaste ? Elle fait ce qu’elle peut, bien sûr, mais son action semble une goutte d’eau dans les océans de malheurs quotidiens. Elle voudrait tellement que le monde soit meilleur ! “Car ce que nous attendons, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice” : ce désir vibrant de l’apôtre Pierre, c'est aussi le sien et le nôtre. Mais quand verrons-nous tout cela ?


Ding ! Fait le carillon. Trois heures et demie. C’est si long ! “Pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour”, dit encore l’apôtre. Peut-être, pendant cette demi-heure de veille, un médecin a-t-il sauvé un malade, un père pardonné à son fils prodigue, un agnostique trouvé le chemin de la foi… “Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, au contraire : il prend patience envers [nous], il veut que tous parviennent à la conversion. Le monde est dans tes mains, Seigneur, tu viens à notre rencontre : sauve-nous, et transfigure notre œuvre !


Dans la ville endormie, elle veille. Heureuse d’être là, avec son Seigneur. Elle sait le prix de ces minutes égrenées, la grâce qui lui est faite. Comme le psalmiste, elle en est sûre : “Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre portera son fruit.” Elle aimerait tant courir porter la Bonne Nouvelle, répondre à l’injonction du prophète Isaïe : “Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Ses jambes n’entameront pas de course cette nuit, mais son cœur bondira auprès de tous ceux qui lui sont confiés. Debout, près de la fenêtre, elle se dit que demain ne sera pas facile, ses yeux seront alourdis de sommeil et son corps endolori. Son trésor est enfoui au plus profond d’elle-même : le Seigneur vient !


Les citations sont issues des textes du deuxième dimanche de l'Avent (année B).

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