Les yeux fixés sur le ciel, Journal spirituel d'une mère de famille
Trouver l'occasion d'aimer dans chaque action, si anodine soit-elle : voici la voie proposée
par Teresa Dmochowska, dans ce livre paru en mai 2020.
Une mine d'or de foi, d'amour, de poésie et de beauté dont on aurait tort de se priver.
Cette femme, épouse et mère de six enfants, livre dans ce journal ses pensées spirituelles. Teresa est une aristocrate polonaise, née en 1902. Chassée par les bolcheviques, elle commence par étudier la psychologie. A son retour en Pologne, elle se marie et devient mère. Elle écrit ici sous une fausse identité afin d'échapper au régime communiste et c'est donc sous les traits d'une jeune paysanne française qu'elle a décidé de confier son expérience. Ce journal a presque un siècle mais demeure d'une actualité incroyable.
Simplicité et profondeur font la force de ces écrits, bouleversant l'âme par la proposition d'une sainteté accessible, ouvrant un chemin pour trouver l'extraordinaire au cœur de l'ordinaire. Ce livre peut ainsi être le compagnon idéal pour toute mère de famille qui veut déployer le sens de sa vocation ultime : aimer de manière absolue, et offrir à Dieu chaque action, même la plus ingrate.
Contrer la routine et s'en faire une alliée, ne pas laisser s'engourdir notre amour de mère et d'épouse, n'est-ce pas notre défi quotidien ? Teresa sonde son propre cœur et entraîne les nôtres avec le sien :
« Fonder une famille, donner l'amour, multiplier les berceaux, ne suffit pas. Tout cela est menacé, tout cela peut s'engourdir, s'émousser. Il faut courageusement et vaillamment réveiller tout à la vie, mettre de notre vie dans tous ces petits rien qui composent notre bonheur. Il me faut être celle qui réveille à la vie de grâce. (...) Seigneur, fais de moi aujourd'hui cet appel vivant qui réveille les âmes de leur étourdissement, fais de moi un signe parlant sans cesse de toi. »
La femme, mère et épouse, est invitée à revisiter toutes les tâches quotidiennes pour y trouver une cohérence et une paix voulues par Dieu :
« Les contradictions, les joies et les déboires de la vie trouvent eux-mêmes leur place dans les projets de Dieu. Dans le va-et-vient incessant des occupations quotidiennes, un mystérieux et grand ordre prend place petit à petit avec le temps. »
Par de multiples exemples, elle prend Jésus et Marie chez elle . Ainsi, quand elle fait le ménage, elle médite :
« Je me mets à la poursuite de mon grand ennemi à la maison : la saleté. Sans discussion, elle doit partir et de suite. Pas de négociations avec cet ennemi. Et dans ma vie intérieure quand l'ennemi attaque ma foi, quand elle attaque ceux que j'aime ou mes enfants, on ne discute pas, on « prend le balai ». (…) Suis-je aussi exigeante pour mon âme que pour le sol de la maison ou les meubles ? Est-ce que je prends soin d'en enlever la moindre poussière ? Suis-je sensible à la chasteté de mon âme autant qu'à la propreté de ma maison ? »
Lorsqu'elle fait sa lessive, elle invite la Sainte Vierge à ses côtés :
« Marie, tu es la source inépuisable de la simplicité et de la transparence. Je voudrais tant m'immerger dans cette source, profiter de mes occupations quotidiennes pour chanter durant la journée avec toi le cantique de ta vie sans péché. »
Et encore, alors que l'heure du repas est venue, que la soupe cuit, surgit une nouvelle occasion d'aimer :
« Il faut apprendre à attendre, mais aussi « ajouter du bois au feu », soutenir doucement le feu de l'amour qui finira par consumer les discordances. »
Teresa Dmochowska plonge également dans les profondeurs du don de soi en nous parlant de sa place auprès de ses enfants, de la grande aventure de l'éducation -du premier sourire à l'envol vers l'âge adulte -, de son amour pour son mari, de son regard sur sa paternité, de ses joies et de ses souffrances, celles liées à la maternité, celles liées à la perte d'un enfant, celles qui découlent de sa faiblesse, et de son émerveillement face à la nature.
Toute sa vie prend petit à petit les contours de l'Amour.
La plénitude est ainsi la promesse de ce journal spirituel, apportant une joie et une force nouvelle, car « la sainteté n'a pas besoin de l'extraordinaire, elle est à portée de main. C'est le fruit de la collaboration avec ce qui se passe autour de moi. ». Et, alors, tout devient plus beau : « les yeux fixés sur le ciel ».
Les yeux fixés sur le ciel, Journal spirituel d'une mère de famille
Teresa Dmochowska
Éditions des Béatitudes, 15 euros
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